« Incorrigibles » élus locaux de LCC !

« Incorrigibles » élus locaux de LCC !

7 avril 2024 0 Par adrien

Nous profitons de ce long week-end festif pour vous souhaiter de Joyeuses Pâques mais aussi pour réagir à l’actualité.1 En effet, les élus de Liffré Cormier Communauté (LCC) se sont récemment fendus d’un communiqué lapidaire à l’égard de Tristan Lahais, qui, lors de son intervention en faveur du projet d’installation de l’usine Safran sur le site de La Janais, a osé citer le projet d’usine Bridor-Liffré comme un exemple de ce qu’il ne fallait plus faire. Les élus de LCC se sont alors empressés de tancer publiquement ce jeune leader de « Génération-S », alors que son parti est pourtant une émanation de leur groupement politique (PS).

Afin d’asséner un argument « massue » à ce dernier, lequel avait déjà manifesté publiquement son opposition à ce projet délétère auparavant, ils ont pour l’occasion dégainé la vieille rhétorique bancale qu’ils avaient tant usée contre nous. Pour eux « un pain au chocolat, une fois produit, n’émet plus de CO2 alors qu’un réacteur tourne au kérosène pendant plusieurs décennies… ». Ce faisant, ils oublient juste de préciser qu’un pain au chocolat une fois produit est mangé et que le lendemain (voire le jour même), on en produit un autre pour le remplacer…  L’usine « de leurs rêves », que Tristan Lahais a osé dénigrer, devait pour mémoire produire 650 tonnes de viennoiseries (congelées) par jour à destination de l’Asie et des USA. Question « bilan carbone », ceci relativise déjà un peu leur argumentation, laquelle devient totalement caduque quand l’on sait que c’est la consommation en eau de l’usine Bridor qui inquiétait le plus les opposants, avec environ 200 000 m3 d’eau prélevés par an, c’est-à-dire la moitié de la consommation de la ville dans laquelle elle devait s’installer, sans parler des nuisances sur cette même ressource induites par son installation sur une zone humide, tête de bassin versant, ainsi que par les épandages des eaux de lavages de ses lignes de production (env. 70 000 m3 par an).2 Que conclure de tout cela ? Que nos élus seraient devenus anti-militaristes ? Pas du tout, car à la fin de leur communiqué, ils affirment qu’ils se réjouissent quand même de l’arrivée de Safran ainsi que de sa volonté affichée de décarboner (?).

En fait, force est de constater qu’ils ont simplement du mal à entendre raison, bien que cela ne les empêche pas, par ailleurs, de publier abondamment sur la nécessité de préserver et de renaturer l’eau,3 ressource qui tend à se raréfier en Bretagne à cause du réchauffement climatique. Peut-être ce « coup de gueule » était-il surtout un moyen de réaffirmer publiquement leur allégeance au lobby agro-alimentaire breton,4 si cher à certains hommes politiques locaux.

Quoi qu’il en soit, tout ceci n’est pas pour nous rassurer sur les futures orientations industrielles que LCC pourrait prendre à l’avenir, particulièrement concernant le site de Sévailles-2 où Bridor devait précisément s’installer. Espérons juste que ces élus parviendront à évoluer rapidement, car si les débats autour des orientations visant à préparer le réchauffement climatique génèrent automatiquement des clivages entre riches et pauvres, comme on le voit ici, ils en génèrent également entre générations, particulièrement quand certains de nos aînés restent désespérément nostalgiques d’une vision du monde qui a prévalu lors des fastes années « clopes-gasoil » de leur enfance.

CoLERE: Comité Local pour l’Environnement et la Résilience Ecologique.

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1 «Safran ou Bridor ? La colère des élus», Ouest France (14/03/24).

2 Voir notre site internet pour plus de détails sur les multiples nuisances de ce projet, désormais heureusement abandonné.

3 Voir par exemple : «Pour améliorer la qualité de l’eau », Quoi de 9, N°16, mars-juin 2024, p. 15.

4 « Silence dans les champs » de N. Legendre, Arthaud, 2023 (352 pages).

5 Ces dons nominatifs effectués en ligne sont défiscalisables. Un don peut également être fait en espèces ou par chèque bancaire, adressé à La nature en ville, et envoyé à l’adresse de cette association (La nature en ville, 1 Rue Marcel Ponnavoy, 35200 Rennes). Ces dons nous sont utiles pour poursuivre nos actions en justice, notamment un appel en cours à Nantes.